Je suis fermée pour inventaire, pour travaux, pour toujours.
L’inspiration s’est tarie dans les veines de mes doigts
Et s’est rassemblée en poussières.
Quand j’en aurais fini de craqueler mes regards,
Tu pourras entrer sans mots dire
Car les mots seront des tortures horribles à mes oreilles.
Silencieux… Silencieux… Tu ouvriras la porte de mon intime refuge
Ouvrons les yeux de nos cœurs de fous
Car eux seuls voient l’essentiel
Ils savent les chemins qui mènent jusqu’au ciel
Mes certitudes sont dissoutes par le passage des jours
Elles se rassemblent pour éclater comme des bulles de vie
Leur beauté fait taire la vanité
Elles fusent en couleur, comme des étoiles filantes
Et me laissent vide et pantelante d’incertitudes colorées
Je marche, tombe et me relève
Je rampe, glisse et puis je rêve
Des idéaux nouveaux naissent de mes vieux rêves
Il m’arrive d’y croire, entre deux portes fermées
Il m’arrive de les boire, jusqu’à m’en saouler
Je devine derrière tes ombres des sourires rêveurs
Des envies d’un autre monde que tu espères meilleur.
Tu croises des mirages, tu dessines des fleurs,
Des rêves d’enfant sage dorment encore dans ton cœur
Tu te blindes, tu te caches, tu veux que personne ne te sache
Tu te crois fort, invulnérable, logique, sans remord, inattaquable
Mais ce n’est qu’un vieux masque tout usé qui date de tes premières années
Et derrière lui j’ai deviné, aussi sensible qu’obstiné
Un cœur fragile, des rêves fous, un enfant qui a encore peur du Loup…..
Et tant de beautés cachées …
Mais à quoi bon penser si je rêve mes danses
Et à quoi bon danser, si je danse mes rêves
Et à quoi bon aimer, si je n’aime qu’en rêve
Pourtant, je ne renonce ni aux rêves, ni aux vents, ni aux grands oiseaux blancs
Je danse ma vie dans la course du monde…