A la terrasse d’un café, assise dans ma bulle, oubliée,
Je passe du temps à réfléchir et ne fais plus que penser.
J’ai le droit d’être comme tu me vois, et bien d’autres…
D’autres fois, d’autres filles, d’autres moi, mes autres…
A la terrasse de mon café, assise en travers de ma tasse,
Je te vois au loin danser sur tes grandes échasses.
Tu danses pour oublier, pour fuir, tu en es las.
Je glisse sur la cuillère, me perds dans la théière, la casse.
Ton regard glisse à travers moi comme si je n’étais pas
Comme une fée éthérée, je disparais à toi
Ta main tendue pour me toucher se ferme sur mon bras
Mais il s’est fait fumée, et puis il n’est plus là
A la terrasse de mon café, je suis enfin levée
Je te vois disparaître, une femme à ton bras
Et l’avenue s’arrête, cadencée par ton pas
Mes yeux, à leurs fenêtres, se gorgent entiers de toi
En sortant de ma théière, je me suis aperçue
Que jamais au grand jamais, je ne t’avais entendu
Me dire droit dans les yeux, sans mentir, sans effroi
« Vas t’en… tu ne comprends pas ? Tu n’es personne pour moi »
J'ai fini par disparaître, quand même, au bout du Temps
J'avais bien cru te reconnaître, mais tu n'étais que le Vent
J'ai refermé le livre d'images où mon esprit va chantant
Suis repartie vers d'autres pages, où je me perds moins souvent
A la terrasse de mon café, j'avais fini par disparaître
Seules quelques mouches pressées voyaient encore mon Etre
Savez-vous donc, mes bons amis, ce qui tue encore les fées ?
C'est l'indifférence et l'ennui, noyés au fond d'une tasse de thé